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 Génération cybercafés

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Islamsoft




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Génération cybercafés Empty
MessageSujet: Génération cybercafés   Génération cybercafés Icon_minitimeSam 28 Oct - 15:43

Comment Internet change la société marocaine. Enquête. Casques sur la tête, micros activés, petites caméras prêtes à l’emploi et les yeux rivés sur l’écran, tous sont branchés sur l’univers Internet.
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Rien ne semble en mesure de les déconnecter de ce monde virtuel qui paraît les passionner. Jeunes et moins jeunes peuplent ce cyber où il n’y a pas forcément que des accros d’Internet. Toutes les places sont occupées. Elles sont même cloisonnées. L’internaute doit se sentir à l’aise pour pouvoir naviguer à souhait. Utiliser le Web pendant des heures ou seulement vingt minutes, l’effet reste le même. Tous le quitte pour mieux le retrouver plus tard et ils sont bien nombreux. Selon le ministère des Affaires économiques, quatre millions de Marocains sont acquis à la cause du Web. Jusqu’à fin 2005, le Maroc comptait près de 8000 cybercafés ainsi que 263 000 abonnements Internet. À ce rythme, la même source estime que le royaume peut dépasser le cap du million d’abonnés et 10 millions d’internautes d’ici fin 2007. Soit le tiers de la population marocaine. Que ce soit dans les grandes villes ou les petites bourgades, l’outil Internet trouve aisément ses clients. La plupart des bureaux sont aujourd’hui équipés tandis que les foyers se connectent de plus en plus. Cependant, les prix relativement élevés de l’ADSL (haut débit), comparativement au pouvoir d’achat, ne permettent pas encore une généralisation de l’accès à Internet au Maroc.

Le cyber à l’assaut du derb
Le cyber joue son rôle de diffuseur du phénomène. Il est après tout le lieu où tout a commencé. C’est à la fin des années 90 que les cybers ont commencé à s’installer dans nos quartiers. La curiosité a d’abord entraîné les clients dans ces lieux équipés d’ordinateurs et surtout connectés sur le Web. La connexion était très lente mais l’outil Internet émerveillait déjà tant ses avantages étaient nombreux. La lenteur de l’ouverture d’une page, parfois plusieurs minutes, ne rebutait pas encore l’utilisateur. Même s’il fallait attendre plus de temps qu’aujourd’hui, il était déjà formidable d’avoir accès à un univers de connaissance sans devoir faire le tour de la planète. Pareil pour le “chat”. Le phénomène a débuté avec MIRC. Soit un premier espace de discussion virtuelle à dimension planétaire. La convivialité a ensuite attiré les clients dans les cybers, des espaces souvent transformés en cybercafés. Boissons chaudes, limonades et goûters y étaient vendus par une seule et même personne, le gérant des lieux. Hicham était informaticien lorsqu’il décida de diriger son propre cyber dans une ruelle du quartier Takadoum à Rabat. «J’étais aussi caissier, serveur et réparateur», raconte-t-il avec nostalgie. «Le cyber était comme une petite entreprise artisanale». Aujourd’hui, son affaire a fructifié. Il se limite maintenant à gérer son commerce. Il a délégué ses fonctions d’autrefois à d’autres personnes. L’entreprise s’est agrandie car les clients sont bien plus nombreux. Si certains cybers limitent leur offre à la vente de café et de biscuits, d’autres ont astucieusement investi dans les billards, flippers et autres machines de jeux. Le Net crée des métiers et fait marcher, pour certains, l’ascenseur social.
Le cyber reste principalement un lieu de rencontres entre l’internaute et son ordinateur. D’après le sociologue Jamal Khalil, professeur à l’Université Hassan II à Casablanca, Internet «isole en groupe et développe la notion d’anonymat», une nouveauté majeure dans notre société. A travers le Net, le cyber a ouvert d’autres modes de rencontres sur lesquels le derb, le quartier, avait jusque-là la primeur. À l’image des adultes qui se retrouvent au café du coin, les jeunes se donnent rendez-vous dans les cybers. Wassim est un jeune Marrakchi de 13 ans. Lorsqu’il quitte l’école à 17h, il ne rentre plus directement chez lui pour y déposer ses affaires. Le cyber est devenu le «passage obligé», dit-il, avant la maison et les devoirs. Une sorte de pont entre l’école et le domicile familial.
«Je retrouve des amis issus du même quartier que moi. Sans le cyber, je ne les aurais peut-être jamais abordés», ajoute Wassim. Trois rangées derrière lui se trouve Selma, une ado de 16 ans indécollable de son poste d’ordinateur. Pour elle, Internet rime avec espace de détente. Les nouveaux amis, c’est sur la Toile qu’elle se les fait. Le cyber demeure le moyen d’accéder à cet espace. Mais il est aussi le lieu où les gens «se rencontrent sans se rencontrer» puisque le dialogue se fait exclusivement dans un monde virtuel, explique Jamal Khalil.

Communiquer autrement
MSN, Yahoo Messenger, Skype, forums, blogs, tous les moyens sont bons pour communiquer. De plus en plus rapides et efficaces, les modes de communication imaginés par le Net sont très performants. Le «chat» en est un. De ses débuts avec MIRC à l’ascension fulgurante de MSN, ses progrès sont quasi quotidiens. Pouvoir parler à n’importe qui dans le monde par claviers interposés et en un temps record relevait déjà du miracle. Aujourd’hui, grâce à une technologie très avancée, vous pouvez parler et voir la personne que vous souhaitez n’importe quand et n’importe où. Il suffit d’être équipé d’un ordinateur, d’un micro, d’une webcam et bien sûr de se connecter. Comme partout ailleurs dans le monde, le Maroc n’échappe pas à la règle. Rares sont les Marocains de moins de trente ans qui ne se sont jamais essayés au «chat». Certains en apprécient l’aspect convivial. Discuter à plusieurs sans se connaître à propos d’un même thème permet de s’ouvrir aux autres. Un outil comme MSN permet aussi de se regrouper en communautés. Les homosexuels, par exemple, largement marginalisés au Maroc, se créent un nouveau lien social grâce aux discussions en ligne. Le Net leur donne l’opportunité de s’exprimer et d’affirmer leur existence sous couvert d’anonymat. Les forums, autre espace privilégié d’expression, encouragent la prise de parole. Chaque site a ses thèmes de prédilection. Les avis y sont souvent partagés, notamment lorsqu’il s’agit de religion, de pouvoir ou de politique internationale. Grâce aux forums, les internautes marocains ont le sentiment de participer à la vie publique de leur pays. Internet se transforme dès lors en tribune.
La communication via le Net revêt également un aspect très pratique. Lamia, étudiante marocaine au Canada, n’imagine pas sa vie sans Internet. «Grâce à un micro et une solide connexion, je parle à mes proches au Maroc quasiment tous les jours et pour trois fois rien», explique-t-elle. «Je ne peux certes pas les toucher, mais les voir et pouvoir parler des heures avec eux sans compter les minutes est inestimable», renchérit-elle. Les frontières tombent, les distances se réduisent inexorablement. Avec Skype, les conversations orales à plusieurs sont possibles. Comme si vous étiez réunis autour d’une table. Mehdi, Omar et Tarek, amis de longue date, habitent chacun dans des villes différentes du royaume pour cause d’études. Le «chat» leur permet de se retrouver, «de ne pas perdre trace les uns des autres», explique Mehdi. Relier les gens entre eux est l’une des spécificités d’Internet. Les lier en constitue également une. Les internautes Marocains ne le démentiront pas. Le site de statistiques de Google (www.google.com/trends) peut en témoigner. Le Maroc arrive en tête des classements sur les recherches des mots «amour» et «sexe». Tous les pays du Maghreb figurent d’ailleurs en bonne position. De ce fait, les rapports entre les filles et les garçons se transforment. Les types de rencontres habituels sont progressivement marginalisés. Il suffit de constater la proportion élevée de marocains inscrits sur les sites de rencontre. Meetic.fr, site Web français, est submergé d’internautes marocains. Aussi, plusieurs portails de villes comportent des rubriques rencontres où les personnes âgées de plus de 18 ans sont invitées à trouver l’âme sœur.
Pour Mohammed, chômeur licencié en économie, Internet peut lui ouvrir les portes de l’eldorado. Voilà plusieurs années qu’il cherche à quitter le Maroc. L’accumulation des rejets des demandes de visa pour l’Europe l’a incité à s’y prendre autrement. Il a ainsi tout fait pour rencontrer Catherine, une Américaine en «manque d’affection». Sur le Net. Des dizaines de mails échangés et des heures passées à se parler par webcams interposées les ont convaincus de sauter le pas. Ils ont décidé de se marier. Mohammed n’est pas dupe. Ce mariage, ce serait «comme un visa», dit-il. Encore faut-il qu’il se concrétise. Rien n’est moins sûr.

Les dérives du Net
À tout progrès ses effets pervers. Les nouveaux modes de communication peuvent aussi, paradoxalement, renfermer sur eux-mêmes leur utilisateurs, ou plus grave, modifier leur comportement. D’ailleurs, l’internaute n’a pas d’âge au Maroc. Il peut être mineur et sollicité quand même par des annonces ou des personnes mal intentionnées. Le Centre pour la Liberté des Médias en Afrique du Nord et le Moyen-Orient interpelle à ce sujet. Il a récemment publié un rapport alarmant sur les crimes liés à l’utilisation d’Internet au Maroc. Un constat inquiète : plus d’un tiers des mineurs qui chattent affirment recevoir des propositions de mariage, des offres de cadeaux ou encore de voyage de la part d’inconnus. Saïd Aslmi, directeur du centre, s’indigne de voir qu’aucune ONG n’a été créée au Maroc pour sensibiliser les jeunes et leurs parents aux dangers d’Internet. Les sites pornographiques demeurent incontrôlés dans les cybers. Les mineurs peuvent y avoir accès directement ou indirectement, par des publicités. Soit délibérément, soit par hasard. Si les personnes équipées à domicile peuvent plus ou moins contourner le problème en contrôlant de près leur propre utilisation d’Internet, ce n’est pas le cas des ordinateurs dont sont munis les cybers. Or, d’après le rapport cité précédemment, un quart des mineurs marocains se rendrait dans les cybercafés sans autorisation parentale. Si l’éducation des parents peut être mise en cause, ils ne sont pas les seuls concernés par le problème. Les pouvoirs publics traînent à réglementer Internet.
Et sensibiliser les utilisateurs aux dérives d’Internet paraît d’autant plus urgent lorsque l’on se rend compte des dégâts qu’ils peuvent causer. Le récent scandale des photographies pornographiques de Meknès et les précédents de Marrakech et Agadir invitent à réfléchir sur les travers du net. Internet nous a indéniablement ouvert les portes de la connaissance.

Le savoir à portée de clics
Jamal Khalil parle même d’un «accès au mode de vie occidental». Les moteurs de recherche offrent un océan de savoir que l’internaute marocain, notamment l’écolier, ne peut que plébisciter. En effet, ses manuels scolaires sont nettement moins fournis que le contenu de certains sites Web. L’histoire du Maroc, par exemple, il peut la découvrir sans le cachet officiel de l’Etat, dans plusieurs sites qui lui sont dédiés. Wikipédia, l’encyclopédie libre du Net, est l’un d’entre eux. Internet met en évidence les lacunes de l’éducation nationale. Khadija, professeur de l’enseignement supérieur, reconnaît volontiers qu’Internet est un vivier de savoir. Elle déplore néanmoins que les étudiants de son université l’utilisent principalement pour tricher. «Aujourd’hui, on trouve toutes les corrections possibles sur Internet, la réflexion personnelle est de moins en moins sollicitée», regrette-t-elle. Internet supplante aussi les médias traditionnels. La presse écrite et la télévision n’ont plus le monopole de l’information. Certains portails, à l’image de Menara.ma ou Emarrakech.info, proposent autant d’informations que les journaux télévisés ou la presse nationale. L’information y est courte, instantanée et surtout peu éditorialisée. Internet a également permis l’accès à la culture au plus grand nombre. Fini les billets de ciné excessifs, les CDs trop chers, place aux téléchargements illimités et gratuits. Dorénavant, on consomme la culture comme en Occident, à la seule exception, notable, qu’on ne paye pas. Jamal Khalil estime qu’il est «difficile de condamner le piratage au Maroc» car si tout DVD et CD devenaient payants, peu de monde pourrait se permettre de les acheter. En outre, Internet fait travailler. Il suffit de se rendre à Derb Ghallef à Casablanca pour se rendre compte de l’étendue du phénomène. Ils sont des centaines à télécharger, graver puis vendre des CDs à des prix imbattables. Le piratage fait vivre au Maroc. Chaque ville a d’ailleurs son petit Derb Ghallef.
Internet, enfin, favorise la création. Le succès de Myspace.com et Youtube.com le démontre. Le premier incite l’internaute à créer son propre blog pour parler de soi et attendre que le contact se fasse avec toute personne intéressée par son profil. Le second est un site spécialisé dans la diffusion de vidéos et complètement dédié au grand public.
Par Kawtar Bencheikh & Hicham Houfaida
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Source : http://www.lejournal-hebdo.com/sommaire/index.php?option=com_content&task=view&id=1549&Itemid=29

Salam
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